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Quels arguments pour diagnostiquer une maladie de Crohn ?

 

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L’identification de la maladie repose sur divers arguments, tels que l’ancienneté des symptômes digestifs, l’état général du patient, l’existence d’atteintes anales, cutanées ou articulaires et enfin les données radiologiques ou endoscopiques.

 

L’étendue des symptômes étant très variable, il est très fréquent que des mois, voire des années s’écoulent entre les premiers signes de la maladie et l’affirmation du diagnostique.

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Tout d’abord, les plaintes digestives constituent un facteur essentiel.

 

Le patient peut souffrir de diarrhées chroniques, avec des selles généralement malformées ou molles. Elles traduisent une irritation de l’intestin ainsi qu’une perturbation de son fonctionnement.

Des épisodes douloureux peuvent également survenir, ils correspondent à une période d’arrêt des selles. Il existe deux types de douleurs abdominales à distinguer :

- une douleur lancinante, chronique qui peut réveiller le patient la nuit. Elle indique l’inflammation, notamment celle d’anses intestinales proches les unes des autres ( s’il y a présence d’une pression dans le bas du ventre, et des plaintes de mictions à répétition, cela signifie que l’inflammation est proche de la vessie).

-  des douleurs crampoïdes ( surtout après les repas ). Elles peuvent être dues à des sténoses ( rétrécissements ) le long du trajet intestinal, ou survenir en raison d’interventions chirurgicales antérieures de l’intestin.

 

Ces troubles intestinaux sont fonctions de la localisation de la maladie le long du tube digestif.

 

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Ensuite, l’atteinte générale du patient est également un facteur alarmant.

 

Le malade rencontre souvent un manque d’appétit et une perte de poids. Cet amaigrissement peut être du à une malabsorption des nutriments. L’intestin grêle étant, en effet, dans la plupart des cas, atteint par l’inflammation, il n’est plus en mesure de capter suffisamment de nutriments. Il est également possible que le patient subisse des pertes importantes de protéines ou de minéraux par les matières fécales. Cela peut être amplifié par la présence de fistules sur des segments du colon, qui le mettent hors d’état de fonctionner. De même, lorsque l’iléon terminal est touché, il y a une malabsorption des sels biliaires, ce qui engendre une moins bonne digestion.

De plus, des médicaments peuvent altérer l’appétit, et la cortisone participe à la perte de poids en dégradant les composés organiques solides tel que les muscles et les os.

La fièvre peut se manifester. Elle peut être uniquement symptôme d’une infection intestinale active. Cependant s’il s’agit d’une fièvre oscillante avec des pointes dépassant les 39°, il faut soupçonner un abcès intra-abdominal ou péri-anal.

Enfin, la fatigue reste le symptôme le plus difficile à traiter. Elle peut être en effet provoquée par de nombreux mécanismes, incluant l’inflammation, la fièvre, la diarrhée chronique ou le déficit de sommeil. A cela peuvent également s’ajouter des carences en fer, en magnésium, en vitamines… Les activités physiques doivent ainsi être contrôlées et suivies de près.

 

Et au niveau des examens…?

 

Il existe des examens indispensables pour poser un diagnostique et suivre l’évolution de la maladie. Dans un premier temps, l’examen clinique permet de rendre compte d’une distension ou d’une inflammation de l’intestin. Pour témoigner d’éventuelles lésions du tube digestif, c’est à dire les sténoses et les fistules, les examens endoscopiques sont privilégiés.

La rectoscopie, l’anuscopie, et la coloscopie permettent (chacun) d’explorer le colon et la totalité du gros intestin. Grâce au coloscope, il est également possible de réaliser des biopsies, c’est à dire des prélèvements de fragments de muqueuse intestinale. Cette dernière peut ainsi être examinée au microscope.

La gastroscopie permet quant à elle l’exploration de l’œsophage, de l’estomac et du duodénum, pour y repérer de possibles lésions inflammatoires.

 

 

Finalement, dans le cas de la maladie de Crohn, il peut également se manifester des symptômes extra-intestinaux, tels que des douleurs articulaires (au niveau des poignets, genoux, chevilles), une atteinte cutanée, des lésions buccales (aphtes de petite taille) ou oculaires, et enfin une atteinte vertébrale ( avec la spondylarthrite ankylosante ). De plus, l’adolescent peut connaître un retard de développement apparent inexpliqué.

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